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We like dancing & we look divine.
14 novembre 2015

I had to tell you.

Je suis parisienne, pas une parisienne amoureuse,  j'admet être souvent en quête d'ailleurs, de plus calme, plus doux. Mais je suis parisienne quand même et je me sent concernée. Je suis née dans le 10eme arrondissement de Paris, à l'hopital de la Riboisière, lui qui s'est trouvé au coeur de cette folie macabre  vendredi dernier. Vendredi 13. Ça n'est pas tout, j'habite Voltaire depuis 1 an et demi et c'est mon quatier tout entier que l'on a meurtri cette nuit là. Mon appartement se trouve dans une rue parralèle au boulevard Voltaire, à 800metres du Bataclan, 750 de la rue de Charonne et à 2 minuscules minutes à pieds de la Mairie du 11eme arrodissement, là ou les gens viennent apprendre la mort de ceux qui leur sont chers.

Je suis souvent passée devant ces lieux en me baladant un samedi après midi ou en rentrant de République tard le soir. C'est là que je vis, là que je sort, que je retrouve mes amis, que nous sommes insoucients en terrasses. Là que nous rions fort, que nous fumons des cigrattes, que nous parlons de sexe et d'amour pendant qu'ils boivent et que je les regarde faire.

Beaucoup de monde s'est inquiété vendredi, j'ai reçu de nombreux textos me suppliant de confirmer que j'étais bien à mon domicile, d'autre m'intimant de ne pas sortir. Tout le monde me croyait au coeur du chaos mais je n'étais pas chez moi, de la même manière que lors des attentas de Charlie  Hebdo, j'étais rentrée passer le weekend chez mes parents en banlieue parisienne. & je vais bien mais cette fois c'est différent car cela aurait pu être moi.

J'aurais pu tomber sous les balles, entendre le tambour morbide des armes de guerre, me vider de mon sang, voir les visages ecarlates d'inconnus et de mes proches peut être même . Je vais bien, tout le monde va bien, je n'étais pas là, eux non plus même si pas loin parfois. Mon monde intime n'a pas vacillé, je suis juste un peu ébranlée quand je me rappel qu'une semaine auparavant jour pour jour, à l'heure exacte de la tuerie, j'étais dans un restaurant boulevard de Charonne avec deux amies. Et oui, si je réalise l'horreur je sais aussi que ça ne fait pas de moi une victime de ces attentas. Bien sur nous somme tous et toutes des victimes potentielles, et oui nous avons tous eu de la chance : celle de ne pas être au mauvais endroit au mauvais moment. Mais je ne souffre pas.  

Aujourd'hui, 3 jours après ce derferlement de violence inattendu, impardonable car si meurtrié, je suis toujours choquée et profondément dégoutée par le monde. Une infime parti des hommes qui le peuplent tout du moins. Et je me demande ce qui les poussent à haïr et se faire du mal encore, je me demande comment cela ne les fatigue pas. Mais je ne souffre pas.

Comme vous, j'ai hoqueté à chaque nouvelle annonce du bilan provisoire tout au long de la soirée de vendredi, et j'ai tressailli et tenté de mesurer le desespoir de ceux qui recherchaient un menbre de leur famille, un ami, un être aimé à renfort de photos et de descriptions sur les réseaux sociaux. Mais je ne souffre pas. Car je suis en vie, et que je n'ai perdu personne. Et aucun d'entre nous n'a le droit de se comparer à ceux qui vivent depuis quelques jours ou quelques heures l'enfer de la perte.

Ce matin je n'ai pas revêtu d'uniforme noir, certains portent réellement le deuil en dépit de leurs supplications, celles d'être spectateurs d'un mauvais rêve, et je respecte leur peine. Ces événements tragique me touchent de plein fouet mais ça n'est pas mon drame personnel. C'est la blessure d'une nation mais le sang d'une centaine d'entre nous seulement. Et je respecte cela. 

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